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e-mergence - Partir (sur)vivre à l'étranger

Sira Inchusta Carrillo

Sira Inchusta Carrillo

Psychologue
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e-mergence

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Partir à l’étranger est toujours un défi. Des changements qui s’enchaînent et qui entraîne un bouleversement dans la vie de tous les jours. Nous changeons de lieu de vie, d’entourage, de langue. Une belle expérience qui ouvre des questionnements identitaires : Qui suis-je ?

Partir (sur)vivre à l'étranger

Respirons. Prenons notre souffle. Les valises sont fermées, les permis demandés et les « au revoir » faits. Nous ouvrons la porte. Nous la fermons. Nous sortons, presque en courant vers une nouvelle vie, une nouvelle aventure.

Le stress, l’incertitude, la peur. La joie, la nostalgie, l’excitation. Allons-y. Nous avons rêvé tellement de ce moment que nous n’osons plus à le vivre. Les expectatives qui fluctuent, les nerves qui dansent, les interrogations qui se « soulèvent ».

Allons-y. C’est la bonne opportunité, la bonne action, la bonne décision.

Et puis, nous y arrivons. Nous débarquons dans une vie qui nous ouvre la porte à nos peurs et nos joies, qui nous éloigne et qui nous rapproche. Nous n’avions pas écrit tellement à notre famille depuis les dernières fêtes. Nous apprenons à cuire un œuf, à faire une lessive, à demander une baguette chez le boulanger. Nous grandissons.

Peut-être ce n’était pas la première fois à l’étranger. Peut-être ce n’était pas la première fois en tant qu’indépendant.  Peut-être que nous y sommes déjà habitués à ce chemin. Ou pas.

Dans les deux cas, les peurs et les incertitudes sont là, pour nous signifier quelque chose. Mais, pourquoi ? Pourquoi arrivent-elles, dans leur cheval, nommée Angoisse, pour nous embêter lors de notre croisade à l’autre bout du « monde » ? Pourquoi les questions que nous nous posions à l’adolescence sont de retour, en train de cogner la porte ?

Et voilà, la signification du changement. Nos émotions sont là avec une grande tâche : nous montrer que nous vivons. Elles nous signifient que nous sommes en train de vivre, de sentir, de faire des expériences. Nous avons besoin d’elles. Et les émotions jouent aux échecs avec nos questionnements plus internes, plus identitaires. Avant nous ne pleurions jamais, aujourd’hui nous n’arrêtons plus. Avant notre sourire venait lors d’un grand événement, aujourd’hui il est là lors d’un rayon de soleil. Nos émotions nous changent. Nous émotions nous font vivre. Elles nous font nous adapter- et lors que nous nous adaptons, notre identité change.

Nous retournons à la maison pour les fêtes. Mais, c’est où notre « chez nous » aujourd’hui ? Toujours difficile à définir. Rentrons chez nos parents. « Vous avez changé ! », « Avant, vous n’étiez pas comme ça ». Et cela nous provoque un impact. Comme un « quarterback » qui se lance sur nous à chaque question, pour nous rappeler, que n’importe combien nous courrons, il sera là pour marque son point, pour nous signifier les changements que nous mettons sous le tapis tous les jours.

Rentrer après les vacances c’est dure. Nous confrontons notre réalité avec les discours que nous avions reçu lors de quelques jours ou semaines avec les gens qui nous « connaissent » le plus. Notre questionnement identitaire tape encore plus fort. Il veut nous montrer qu’il existe, que nous avions évolué, que les changements sont réels. Mais aussi, que els changements peuvent être positives. Et à l’aide des émotions, toujours fidèles, les changements nous bouleversent. Nous pleurons. Nous rions. Nous avons peur à nouveau. Ô cette peur de l’inconnu que revient toujours à la maison ! Ô cette rage contre l’autre et cette nostalgie de la maison (des parents) ! Un jour nous aimons la Belgique comme si elle serait notre amant. Le jour s’après nous voyons que les défauts du pays et ses habitants.

Encore l’Angoisse qui retourne. Mais, ça va faire six ans que nous habitons ici ? Pourquoi toujours la même histoire ? Pourquoi toujours les mêmes questions ? Qui nous sommes ? D’où nous sommes ? Où se trouve-elle notre maison ? Voilà, la vie de l’Expat. De l’immigrant. De l’étranger. Peu importe le nom que nous portons, les sentiments s’achevalent de la même façon.

Et si nous prenions le temps d’y vivre ces changements ? Et si nous écoutions ces difficultés que nous avions et nous essayions de trouver dans le chagrin et la peur des ressources ? Et si, comme les espagnols font, nous tournerions l’omelette de l’autre côté ?

Les changements font parti inhérente de notre vie. Nous sommes des changements. Nous sommes les émotions qui nous montrent ces changements. Et nous sommes les difficultés et les solutions. Nous sommes source des ressources. Que cela soit en groupe, en communauté ou en demandant de l’aide chez le psy : nous trouvons nos ressources et nous apprenons à y vivre. Puisqu’au bout d’un moment, il est fatigant d’y survivre tout le temps.

Nous pouvons trouver en nous-mêmes les pistes pour notre propre bonheur, notre propre satisfaction. Ici ou ailleurs. Ici et ailleurs. Il ne s’agit pas (seulement) de notre entourage, mais aussi de nos identités. Nous ne serons plus les mêmes- et tant mieux ! Nous sommes le résultat et l’avenir de tous les changements de notre vie.

CentrEmergences permets aux patients de venir consulter sur les thématiques de changement, d’arriver et de départ. D’ici et d’ailleurs, nous sommes à l’écoute de ces angoisses et nous cheminons avec vous pour aller trouver les ressources. Elles sont là. Prenons le chemin ensemble.

Cet article est aussi disponible en Anglais.

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